Un an après la mort de l’ancien premier ministre Meles Zenawi, son successeur, Hailemariam Desalegn maintient la répression contre la presse. Plusieurs journalistes ont subi des interrogatoires ou des poursuites, pour avoir publié des écrits sur l’ancien premier ministre, sa politique, et sa veuve. En février, Temesghen Desalegn, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire Feteh, a été inculpé pour diffamation contre le gouvernement. Des journalistes qui couvraient les manifestations anti- gouvernementales ou l’expulsion forcée d’agriculteurs, ont été arrêtés et harcelés. D’autres ont préféré fuir le pays de peur d’être arrêtés. Le gouvernement est resté muet sur l’état de santé, le lieu de détention ou le statut juridique des deux journalistes retenus en garde à vue depuis sept ans. Les autorités ont interdit deux journaux indépendants, les accusant de violer les lois sur la presse, ainsi qu’un radiodiffuseur privé qui a largement couvert des manifestations pacifiques organisées par les musulmans éthiopiens. Suite à l’incarcération des journalistes-lauréats, Eskinder Nega, Reeyot Alemu et Woubshet Taye, qui purgeaient de lourdes peines d’emprisonnement basées sur de vagues accusations de terrorisme, la Communauté internationale a condamné l’attitude du gouvernement lequel a riposté en leur imposant des conditions de détention plus sévères, et en les menaçant de mise à l’isolement. Selon un rapport publié par Freedom House au mois d’octobre, les autorités ont continué de sévir contre la presse en ligne, en renforçant notamment, leur «capacité technologique à filtrer, bloquer, et à surveiller l’Internet et la téléphonie mobile »,

Ethiopie

PRINCIPAUX DEVELOPPEMENTS:

» Le successeur de Meles Zenawi poursuit les assauts contre la presse.

» Des mesures de rétorsion contre des journalistes emprisonnés.

Un an après la mort de l’ancien premier ministre Meles Zenawi, son successeur, Hailemariam Desalegn maintient la répression contre la presse. Plusieurs journalistes ont subi des interrogatoires ou des poursuites, pour avoir publié des écrits sur l’ancien premier ministre, sa politique, et sa veuve. En février, Temesghen Desalegn, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire Feteh, a été inculpé pour diffamation contre le gouvernement. Des journalistes qui couvraient les manifestations anti- gouvernementales ou l’expulsion forcée d’agriculteurs, ont été arrêtés et harcelés. D’autres ont préféré fuir le pays de peur d’être arrêtés. Le gouvernement est resté muet sur l’état de santé, le lieu de détention ou le statut juridique des deux journalistes retenus en garde à vue depuis sept ans. Les autorités ont interdit deux journaux indépendants, les accusant de violer les lois sur la presse, ainsi qu’un radiodiffuseur privé qui a largement couvert des manifestations pacifiques organisées par les musulmans éthiopiens. Suite à l’incarcération des journalistes-lauréats, Eskinder Nega, Reeyot Alemu et Woubshet Taye, qui purgeaient de lourdes peines d’emprisonnement basées sur de vagues accusations de terrorisme, la Communauté internationale a condamné l’attitude du gouvernement lequel a riposté en leur imposant des conditions de détention plus sévères, et en les menaçant de mise à l’isolement. Selon un rapport publié par Freedom House au mois d’octobre, les autorités ont continué de sévir contre la presse en ligne, en renforçant notamment, leur «capacité technologique à filtrer, bloquer, et à surveiller l’Internet et la téléphonie mobile »,



  • 6

    Mesures de rétorsion en milieux carcéral
  • 7

    Journalistes emprisonnés
  • 3

    Organes de presse interdits
  • 7

    Ans de détention au secret
  • 70

    Sites d'information et d'opinions bloqués
 

L’Administration Pénitentiaire Fédérale a publié une série de menaces et de restrictions à l’encontre d’Eskinder Nega, de Reeyot Alemu et Woubshet Taye, les journalistes lauréats qui purgeaient des peines de prison sévères basées sur de vagues accusations de terrorisme.

Le CPJ a constaté que les mesures étaient en violation des droits des détenus, en vertu de la constitution et des règlements internationaux qui régissent le traitement des prisonniers.


Chronologie des mesures de représailles:

Avril 2013

Les autorités pénitentiaires menacent Reeyot de mise à l’isolement pour une période de deux mois.

19 avril 2013

Les autorités pénitentiaires transfèrent Woubshet de la prison de Kilinto, située en dehors d'Addis-Abeba, vers un centre de détention situé dans à Ziway, à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale, loin de sa famille.

10 sepetembre 2013

Les autorités pénitentiaires limitent le nombre de visiteurs autorisés à voir Reeyot. Pour protester contre une restriction qu’elle juge arbitraire, elle fait une grève de la faim. Les autorités prennent des mesures de rétorsion plus sévères en limitant les visiteurs à ses parents et à un prêtre.

13 septembre 2013

Les autorités pénitentiaires interdisent à la sœur cadette de Reeyot et à son fiancé de lui rendre visite.

Octobre 2013

Les autorités pénitentiaires réduisent le nombre de visiteurs d’Eskinder à quatre membres de sa famille.

Decembre 2013

Les autorités pénitentiaires décident d’ignorer les ordres des médecins qui demandaient que Woubshet soit transféré vers un centre médical bien équipé, afin d’y recevoir un traitement contre les douleurs rénales, et la force à faire des va-et-vient d’une prison à l’autre.
 

Depuis que Hailemarian Desalegn a succédé à feu Meles Zenawi au poste de Premier Ministre il y a un an, le nombre de journalistes derrière les barreaux n’a pas baissé. Selon les recherches du CPJ, l’Ethiopie demeure le deuxième pays d’Afrique, qui compte le plus grand nombre de journalistes derrière les barreaux, après l’Erythrée.

Les pays qui emprisonnent le plus de journalistes au monde
imprisoned_2013
Arabie Saoudite: 2
Azerbaïdjan: 8
Bahreïn: 3
Bangladesh: 1
Chine: 32
Egypte: 5
Erythrée: 22
Etats-Unis: 1
Ethiopie: 7
Gambie: 1
Inde: 1
Iran: 35
Israël et les Territoires palestiniens occupés: 3
Italie: 1
Jordanie: 2
Koweït: 1
Kirghizistan: 1
Macédoine: 1
Maroc: 1
Ouzbékistan: 4
Pakistan: 1
République démocratique du Congo: 1
République du Congo: 1
Russie: 2
Rwanda: 1
Somalie: 2
Syrie: 12
Thaïlande: 1
Turquie: 40
Vietnam: 18
 

Les autorités ont continué de museler les organes de presse indépendants qui ont publié des informations critiques envers le gouvernement. En août, les forces de sécurité ont arrêté les principaux journalistes de Radio Bilal, pour avoir couvert les manifestations anti-gouvernementales organisées par les musulmans éthiopiens, contraignant la station en ligne à la fermeture. Selon la presse, l’organe étatique de régulation des medias, l’Autorité éthiopienne de l’Audiovisuel, a interdit pour un temps indéfini, Addis TimesetLe'ilena, deux journaux indépendants, au motif infondé de violation des règlements.


Médias interdits ou suspendus au fil des années:

2009

Addis Neger

2010

National Post (agrément refusé)

2011

Awramba Times

2012

Feteh, YeMuslimoch Guday, Selefiah, Sewtul Islam, Zare Zena (agrément refusée)

2013

Addis Times, Le'ilena,Radio Bilal
 

Depuis qu’elles ont publiquement reconnu la détention des journalistes de la télévision publique érythréenne, Saleh Idris Gama et Tesfalidet Kidane Tesfazghi en 2006, les autorités n'ont fourni aucune information ni sur leur lieu de détention, ni sur leur état de santé ou leur statut juridique. Les autorités éthiopiennes ont toutefois fourni de rares informations, - contradictoires parfois - sur les deux journalistes.

Le gouvernement éthiopien a accusé les journalistes d’avoir pris part à des manœuvres militaires visant l’Ethiopie, cependant aucune preuve crédible n'a été présentée pour étayer ces accusations.


Chronologie des événements:

29-30 décembre 2006

Tesfalidet, producteur chez Eri-TV, le radiodiffuseur d'État érythréen et Saleh, son cameraman, sont arrêtés par les forces de sécurité kenyanes à la frontière entre le Kenya et la Somalie.

20 janvier 2007

Les deux hommes sont placés en détention par les forces de sécurité éthiopiennes.

Avril 2007

l'Ethiopie annonce la capture de 41 suspects terroristes étrangers, dont les noms sont tenus secrets. Ils ont été arrêtés en Somalie. Le gouvernement annonce que 12 d'entre eux devront comparaitre devant un tribunal militaire. Les journalistes sont apparus dans une vidéo de propagande en trois parties, postée sur le site internet pro-gouvernemental Waltainfo et sont accusés d’avoir pris part à des activités militaires en Somalie.

Juillet 2007

le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires Etrangères, Wahid Belay déclare au CPJ que le gouvernement ne peut pas fournir d’information relative à la détention des journalistes.

Août 2008

le porte-parole du gouvernement éthiopien Bereket Simon affirme au CPJ que des procédures judiciaires contre les journalistes sont en cours, mais refuse de donner plus de détails.

Octobre 2009

le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères Wahid Belay explique au CPJ qu'il ne dispose d’aucune information concernant les deux journalistes.

Février 2011

En réponse aux demandes de renseignement du CPJ, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères Dina Mufti nie la détention de journalistes en Ethiopie.

Septembre 2011

Lors d'une conférence de presse, l’ancien Premier Ministre Meles Zenawi, a déclaré que les journalistes seront libérés si les enquêtes déterminent qu'ils n'ont pas été impliqués dans des actes d'espionnage.

2013

Le porte-parole du ministère éthiopien de la Justice Desalegn Teresa ne répond pas aux tentatives répétées du CPJ de le joindre par téléphone.
 

Selon un rapport publié par Freedom House, en janvier 2013, en l’espace d’un mois, au moins 70 sites indépendants d’information et d’opinions, -dont certains basés à l'étranger,- étaient devenus inaccessibles à l'intérieur du pays,. Le rapport, intitulé « Freedom On the Net » [Liberté d’expression sur le net], étudie la liberté d'expression sur Internet dans le monde entier.

Le gouvernement a toujours nié avoir bloqué l’accès à l’Internet.


Cas de censure de l'Internet:

40

blogs

7

sites web
de télédiffusion

40

pages Facebook

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