Après plus de six mois de prison, Bujakera a été libéré mardi, ont déclaré au CPJ Ndikulu Yana et Charles Mushizi, deux des avocats de Bujakera, via une application de messagerie. Et d’ajouter qu’ils prévoyaient de faire appel de la condamnation et de la peine.
« Si le fait que le journaliste Stanis Bujakera ne soit plus derrière les barreaux est bonne nouvelle, sa condamnation et sa peine sont alarmantes car elles visent à justifier les mois qu’il a passés en détention et envoient un message glaçant à l’ensemble de la communauté des médias. Son cas est un coup dur pour la liberté de la presse en RDC », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « Les autorités congolaises doivent prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de liberté de la presse, notamment en libérant Blaise Mabala, emprisonné depuis décembre 2023, en abandonnant les poursuites engagées contre lui, et en réformant les lois du pays pour s’assurer que le journalisme n’est pas criminalisé. »
Bujakera est citoyen congolais et résident permanent des États-Unis. Il a travaillé comme correspondant pour l’agence de presse privée Jeune Afrique et Reuters, et a également été directeur de publication adjoint du site d’information Actualite.cd basé en RDC.
La police congolaise a arrêté Bujakera à Kinshasa, la capitale de la RDC, le 8 septembre 2023, et les autorités l’ont mis en examen pour propagation de fausses rumeurs, falsification, usage de faux et de distribution de faux documents en vertu de l’application combinée du code pénal de la RDC, d’un nouveau code numérique et de la loi sur la presse. Les accusations découlent d’un article, que Bujakera n’a pas écrit, publié le 31 août par Jeune Afrique sur l’implication éventuelle du renseignement militaire dans le meurtre d’un homme politique de l’opposition.
Lors d’une audience le 8 mars, le rapport d’un expert technique mandaté par le tribunal a suggéré que Bujakera n’était pas la source principale d’un document cité dans l’article de Jeune Afrique que les services de renseignement de la RDC ont qualifié de faux. Au cours de la même audience, le procureur a requis la condamnation de Bujakera à une peine de 20 ans d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs congolais (361 USD). Mais lundi, le juge l’a condamné à six mois de prison, qu’il a déjà purgés, et à l’amende du montant requis, qui, selon les déclarations de Yana au CPJ, avait été payée avant sa libération.
Dans les heures qui ont précédé la libération de Bujakera, le procureur a fait appel de la sentence, avant de se désister, selon Yana.
Dans une autre affaire, Mabala, coordinateur de la radio privée Même moral FM et correspondant du site d’information privé okapinews.net, arrêté le 29 décembre, est en détention provisoire à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Il est accusé de diffamation et d’outrage à l’encontre de Rita Bola, gouverneure de la province du Maï Ndombe, suite à une émission diffusée en octobre au cours de laquelle des auditeurs ont appelé en direct et ont critiqué la femme politique.
]]>Après un report de dernière minute du scrutin en février dernier qui a déclenché des manifestations, les Sénégalais sont appelés aux urnes le 24 mars pour élire l’un des 19 candidats en lice pour diriger le pays. L’actuel président, Macky Sall, qui a déjà effectué deux mandats, ne se présente pas.
Au cours des dernières années, le CPJ a observé un recul de la liberté de la presse au Sénégal, caractérisé par des arrestations et des poursuites pénales répétées de journalistes, des attaques des forces de sécurité contre des reporters couvrant des manifestations, des coupures d’Internet et d’autres tactiques de censure. Le recensement carcéral de 2023 du CPJ place le Sénégal parmi les pays qui emprisonnent le plus de journalistes en Afrique.
Le 12 mars, les autorités sénégalaises ont libéré cinq journalistes emprisonnés depuis l’année dernière, dont Ndèye Maty Niang, alias Maty Sarr Niang, et quatre journalistes du média Allô Sénégal qui font toujours l’objet de poursuites, selon Niang et Famara Faty, avocat des journalistes d’Allô Sénégal, qui se sont tous deux entretenus avec le CPJ.
« La libération d’au moins cinq journalistes sénégalais emprisonnés depuis 2023 est une bonne nouvelle, mais ils n’auraient jamais dû être arrêtés et leurs cas soulignent l’impératif de réformes juridiques pour empêcher une telle criminalisation de la presse à l’avenir », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « Tous les candidats à l’élection du prochain président du Sénégal doivent s’engager à prendre des mesures rapides pour s’assurer que l’exercice du journalisme n’est plus jamais considéré comme un crime, et à abandonner toutes les poursuites engagées contre les journalistes dans le pays, y compris les quatre membres du personnel d’Allô Sénégal récemment libérés. »
Reporter pour le site d’information privé Kéwoulo, Niang était emprisonnée depuis mai 2023 mais a bénéficié d’une mise en liberté provisoire le 12 mars, laquelle ne signifiait pas la fin des poursuites.
Cependant, l’avocat de Niang, Moussa Sarr, a déclaré au CPJ que le cas de la journaliste tombe désormais sous le coup de la loi d’amnistie adoptée par le parlement sénégalais le 6 mars et mise en application quelques jours après sa libération.
La loi d’amnistie efface les poursuites judiciaires pour des infractions présumées « liées à des manifestations ou ayant des motivations politiques » commises dans le contexte de la crise politique dans le pays de mars 2021 à février 2024, selon l’examen de la loi par le CPJ.
Quatre journalistes d’Allô Sénégal pourraient retourner en prison
Incarcérés depuis novembre 2023, les quatre journalistes d’Allô Sénégal – la présentatrice du journal télévisé Ndèye Astou Bâ, le chroniqueur Papa El Hadji Omar Yally, le caméraman Daouda Sow et le manager Maniane Sène Lô – ont été libérés sous contrôle judiciaire et doivent comparaître chaque mois devant un tribunal de Dakar, selon Faty, ajoutant que leurs cas ne tombaient pas sous le coup de la loi d’amnistie.
Le reporter d’Allô Sénégal, Mamadou Lamine Dièye, et le technicien Moussa Diop ont également été arrêtés en novembre, suite à une plainte déposée par le ministre sénégalais du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Kan Niang, portant sur une émission dans laquelle des allégations d’adultère de la part de Niang ont été évoquées, avant d’être libérés sous contrôle judiciaire.
Les journalistes d’Allô Sénégal font l’objet de divers chefs d’accusation, dont celui d’« usurpation de la fonction de journaliste » qui découle de l‘application combinée du code de la presse et du code pénal sénégalais, et qui est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Ndèye Maty Niang a également été mise en examen pour « usurpation de la fonction de journaliste », entre autres.
En mai 2023, un autre journaliste, Serigne Saliou Gueye, rédacteur en chef du journal Yoor-Yoor, a également été arrêté et accusé d’usurpation de la fonction de journaliste et d’outrage à magistrat. Il a été remis en liberté provisoire après presque un mois, est tenu de se présenter au bureau du procureur chaque mois et n’a pas le droit de quitter le Sénégal sans autorisation.
Au moins quatre autres journalistes – Pape Sané, Pape Alé Niang, Pape Ndiaye et Babacar Touré – ont été arrêtés en 2023 en lien avec leur travail. Ils sont visés par des accusations réprimées par le code pénal, notamment la diffusion de fausses nouvelles et des comportements de nature à porter atteinte à la sécurité publique, et ont été libérés sous des conditions strictes. Le CPJ n’a pas pu confirmer dans l’immédiat si leurs cas tombaient sous le coup de la loi d’amnistie, bien que leur avocat Sarr ait déclaré qu’ils devraient « en principe » être inclus.
]]>Napo-Koura doit comparaître devant le tribunal le 20 mars dans la capitale togolaise, Lomé, à la suite d’une plainte en diffamation déposée en mars 2023 par Charles Kokouvi Gafan, ancien directeur général de Togo Terminal, au sujet d’un reportage publié dans le journal privé Tampa Express en janvier 2023 sur la mauvaise gestion présumée de l’entreprise, selon le journaliste qui s’est entretenu avec le CPJ, une copie d’une lettre de son avocat, Elom Kpade, et une copie de la plainte.
Selon la plainte, Tampa Express aurait publié de « fausses informations » sur Gafan qui constituent une diffamation, et les allégations auraient été répétées par Napo-Koura lors d’une émission de la chaîne privée Taxi FM, puis diffusées sur les réseaux sociaux. Dans la plainte, il est également demandé au tribunal de déclarer Tampa Express et Napo-Koura coupables de diffamation en vertu du code pénal et de les condamner à verser à Gafan 30 millions de francs CFA (environ 50 000 dollars), entre autres réparations.
Le code de la presse togolais stipule que l’autorité de régulation des communications peut être saisie en cas d’infractions impliquant des journalistes, mais que dans certaines circonstances, les journalistes peuvent être poursuivis en vertu du code pénal. L’article 156 du code de la presse stipule que tout journaliste qui « a recours aux réseaux sociaux comme moyens de communication » pour commettre de tels délits est en revanche « puni conformément aux dispositions du droit commun ».
Napo-Koura risque une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois et une amende pouvant atteindre près de 2 millions de francs CFA (3 321 dollars) en vertu de l’article 290 du code pénal.
Par ailleurs, le 4 mars, l’organe de régulation des médias du Togo, la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), a suspendu la chaîne privée La Dépêche pour trois mois en raison de son article du 28 février qui remettait en question la condamnation en 2023 du général de division Abalo Kadangha pour le meurtre du lieutenant-colonel Bitala Madjoulba en 2020, selon le rédacteur en chef du journal, Apollinaire Mewenemesse, et une copie de la décision examinée par le CPJ.
« Les autorités togolaises doivent annuler la suspension du journal La Dépêche et cesser de harceler le journal Tampa Express et son directeur de publication, Francisco Napo-Koura », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « La suspension répétée d’organes de presse au Togo et la menace de poursuites pénales à l’encontre des journalistes en lien avec leur travail sont devenues beaucoup trop courantes dans le pays et constituent une violation du droit d’accès à l’information des citoyens. »
L’année dernière, Gafan s’était également plaint à la HAAC du même article du Tampa Express publié le janvier 2023, ce qui a conduit l’organe de régulation à suspendre la publication du journal pendant trois mois en février 2023, selon Napo-Koura, et une copie de la décision de la HAAC examinée par le CPJ.
S’agissant de La Dépêche, la HAAC a déclaré que le journal n’avait fourni « aucune preuve à l’appui de ses allégations et insinuations » sur le procès pour meurtre et que son article contenait une incitation à la haine tribale et à la révolte populaire, et appelait à une confrontation ethnique entre officiers militaires. Ces allégations n’ont pas été corroborées par l’examen de l’article par le CPJ.
La HAAC a également allégué la « récidive » de La Dépêche, affirmant qu’elle avait déjà convoqué le journal en mai 2023 et novembre 2020 pour d’autres articles.
En vertu de l’article 65 de la loi togolaise régissant les communications, la HAAC peut suspendre les quotidiens pour une durée maximale de 15 jours et les autres éditeurs et diffuseurs pour une période pouvant aller jusqu’à quatre mois en cas de non-respect de ses recommandations, décisions et avertissements.
Napo-Koura a déjà fait l’objet de poursuites judiciaires en lien avec ses articles. En septembre, il a été interrogé par la police judiciaire suite à une plainte déposée par le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, au sujet d’un article du Tampa Express d’août 2023 sur des allégations de corruption dans le recrutement des agents de la fonction publique, ont déclaré Napo-Koura et Kpade au CPJ, ajoutant que l’affaire était en cours d’instruction par le procureur.
Les appels du CPJ à Gafan et à la HAAC pour obtenir des commentaires sont restés sans réponse.La HAAC a suspendu le journal Liberté en 2022 et les journaux L’Alternative et Fraternité en 2021, et a interdit la parution de L’Indépendant Express en 2021 en raison de leurs articles critiques.
]]>« Les poursuites engagées contre le journaliste Stanis Bujakera sont scandaleuses depuis le début et n’auraient jamais dû atteindre le stade où il pourrait être condamné à vingt ans de prison, d’autant plus qu’un expert technique a jeté de sérieux doutes sur l’implication de Bujakera dans le crime présumé », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « Les six mois qui se sont écoulés depuis l’arrestation de Bujakera nous rappellent que les journalistes en République démocratique du Congo sont constamment sous la menace d’une arrestation. Les autorités doivent agir au plus vite pour réformer les lois du pays afin de protéger la presse, et non pas de la limiter. »
Bujakera, citoyen congolais et résident permanent aux États-Unis, est correspondant pour l’agence de presse privée Jeune Afrique et Reuters et également directeur adjoint de la publication du site d’information Actualite.cd basé en RDC. Après son arrestation par la police à Kinshasa, la capitale de la RDC, le 8 septembre 2023, les autorités l’ont mis en examen pour propagation de fausses nouvelles, falsification, usage de faux et distribution de faux documents en vertu de l’application combinée du code pénal de la RDC, d’un nouveau code numérique et de la loi sur la presse.
Lors d’une audience le 8 mars, le procureur chargé de l’affaire Bujakera a requis la condamnation du journaliste à une peine de 20 ans d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs congolais (361 dollars), a déclaré au CPJ l’un des avocats de Bujakera, Ndikulu Yana. Au cours de cette audience, le rapport d’un expert technique mandaté par le tribunal a présenté des conclusions suggérant que Bujakera n’était pas la source principale d’un document que les services de renseignement de la RDC ont qualifié de faux, selon les médias.
Un verdict est attendu dans cette affaire le 20 mars, selon Yana et ces médias.
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Alors que les forces de sécurité sénégalaises cherchaient à réprimer les manifestations en février après le report de l’élection présidentielle, le CPJ a documenté comment au moins 25 journalistes en reportage dans la capitale, Dakar, ont été physiquement attaqués, brièvement détenus, visés par des grenades lacrymogènes ou harcelés par la police.
En réponse, le CPJ a rassemblé des recommandations pour les journalistes travaillant au Sénégal, y compris la façon de se préparer et de répondre aux gaz lacrymogènes, aux coupures d’Internet et aux arrestations ou détentions.
Vous trouverez les ressources du CPJ sur les manifestations ici.
Si vous souhaitez parler à quelqu’un des menaces auxquelles vous êtes confrontés ou qui vous préoccupent, veuillez envoyer un courriel à emergencies@cpj.org. Si vous êtes un journaliste à la recherche d’informations sur la sécurité, vous pouvez également envoyer un message au chatbot automatisé du CPJ sur WhatsApp au +1 206 590 6191.
]]>La journaliste sénégalaise Ndèye Maty Niang, également connue sous le nom de Maty Sarr Niang, aurait probablement sauté sur l’occasion de relater la crise politique qui sévit dans son pays depuis que le président a reporté les élections début février. Mais Niang ne peut pas couvrir l’actualité – elle est actuellement dans une prison pour femmes dans l’attente de son procès.
Elle n’est pas la seule : Niang est l’une des cinq journalistes emprisonnés depuis l’année dernière au Sénégal en raison de leur travail. Il s’agit du nombre le plus élevé jamais enregistré dans le pays depuis que le CPJ a commencé son recensement carcéral annuel le 1er décembre en 1992.
« Le gouvernement a essayé de faire taire toutes les voix discordantes », a déclaré Babacar Touré, directeur du site d’information Kéwoulo, où travaillait Niang, lors d’un entretien accordé au CPJ en janvier. « La place de Maty est avec nous, dans notre rédaction, pour préparer cette élection. »
Bien que les journalistes aient été arrêtés plusieurs mois avant les troubles actuels, leur détention témoigne d’une répression plus large de la liberté de la presse et de la dissension qui a remis en question la réputation du Sénégal en tant que démocratie stable. Les autorités ont emprisonné à plusieurs reprises le chef de l’opposition Ousmane Sonko, plus récemment en juillet lorsque son parti politique a également été dissout, et ont réprimé par la force les manifestations. Des journalistes ont été arrêtés pour avoir couvert les poursuites engagées contre Sonko en plus d’autres tentatives visant à restreindre les reportages politiques.
Début février, après que le président Macky Sall a décidé de reporter les élections initialement prévues plus tard dans le mois, les attaques contre les médias se sont intensifiées. Des dizaines de journalistes ont été la cible de gaz lacrymogènes, de violences et de harcèlement de la part de la police sénégalaise alors qu’ils couvraient des manifestations contre le report des élections. Le gouvernement a également bloqué à plusieurs reprises l’accès à l’internet mobile.
Un code de la presse utilisé contre la presse
Niang et les quatre autres journalistes incarcérés dans les prisons du Sénégal – le présentateur du journal télévisé d’Allô Sénégal Ndèye Astou Bâ, le chroniqueur du média Papa El Hadji Omar Yally, son caméraman Daouda Sow et sa directrice Maniane Sène Lô – sont visés par une série de chefs d’accusation. Chacun d’entre eux est notamment accusé d’avoir « usurpé la fonction de journaliste ».
Cette accusation découle de l’application combinée du code de la presse et du code pénal du Sénégal. Adopté en 2017, le code de la presse, qui réglemente le secteur des médias, a été promu par les autorités comme un moyen de professionnaliser la presse locale et de renforcer la démocratie. Mais, comme l’avaient déploré les défenseurs de la liberté de la presse à l’époque, le code imposait des limites aux personnes pouvant être qualifiées de journalistes. « Seuls les détenteurs d’une carte nationale de presse peuvent se prévaloir de la qualité de journaliste », peut-on lire à l’Article 22 du code de la presse. L’Article 227 du code pénal sénégalais punit d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et d’une amende les personnes qui prétendent exercer une « profession légalement réglementée » – comme le journalisme – sans « remplir les conditions exigées ».
« La détention de la carte n’a rien à voir avec l’identité professionnelle des journalistes, c’est simplement un document qui permet de faire la distinction entre les personnes qui sont journalistes et celles qui ne le sont pas lorsqu’elles se rendent à une cérémonie », a déclaré au CPJ Serigne Saliou Gueye, directeur de publication du journal Yoor Yoor, qui travaille comme journaliste depuis plus de 20 ans. Et d’ajouter « Je suis tout à fait favorable à la professionnalisation des journalistes », mais la question de l’usurpation de la fonction de journaliste est un « faux problème ».
Gueye a été emprisonné en mai 2023 suite à une chronique publiée sous une signature anonyme qui critiquait les poursuites engagées contre le chef de l’opposition Sonko. Il a été détenu pendant près d’un mois et mis en examen pour usurpation de la fonction de journaliste et outrage à magistrat, avant d’être libéré en juin sous contrôle judiciaire, une liberté conditionnelle fixée par le juge.
« Paranoïa dans nos rangs »
Au moins quatre autres journalistes – Pape Sané, Pape Alé Niang, Pape Ndiaye et Touré – ont été arrêtés en lien avec leur travail au cours de l’année écoulée, puis libérés selon des conditions strictes, notamment l’interdiction de s’exprimer publiquement sur leur affaire, ont déclaré leurs avocats au CPJ. Les journalistes sont visés par divers chefs d’accusation en vertu du code pénal, notamment la diffusion de fausses nouvelles et des comportements de nature à porter atteinte à la sécurité publique. Les journalistes qui se sont entretenus avec le CPJ ont évoqué l’environnement médiatique général au Sénégal, et non pas les détails des poursuites engagées contre eux.
« Il s’agit avant tout de museler la presse… et de faire pression sur ceux qui résistent », a déclaré au CPJ Pape Alé Niang, rédacteur en chef du site d’information Dakarmatin. Après son arrestation en 2022, le Sénégal a fait son apparition dans le recensement carcéral du CPJ cette année-là pour la première fois depuis 2008. Il a été libéré et de nouveau arrêté en décembre pour avoir évoqué les charges retenues contre lui lors d’une émission en direct sur Facebook, puis libéré en janvier 2023, et de nouveau détenu pendant 10 jours en juillet et août suite à une émission sur l’arrestation de Sonko.
L’année dernière, dans des affaires distinctes, la police sénégalaise a également arrêté deux journalistes du site d’information Senego – Abdou Khadre Sakho en août et Khalil Kamara en septembre – accusés d’avoir diffusé de fausses informations dans des publications sur Sonko. Kamara a également été accusé de diffamation, d’outrage à magistrat et d’outrage au chef de l’État. Tous deux ont été libérés sans inculpation dans les 24 heures.
« Ces arrestations et emprisonnements de journalistes ont créé une paranoïa dans nos rangs », a déclaré au CPJ Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne APPEL. « À tout moment, vous pouvez être poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles sans qu’il y ait de fausses nouvelles, ou pour atteinte à la sûreté de l’État : des délits fourre-tout qui ne représentent absolument rien, mais qui sont utilisés pour museler les journalistes. »
Lorsque le CPJ a joint par téléphone le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Moussa Bocar Thiam, celui-ci a demandé qu’on lui envoie un message, mais n’a pas répondu aux questions du CPJ sur les arrestations. Les appels au porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, ainsi que les appels et messages adressés à la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, sont restés sans réponse.
Une « spirale » de peur permanente
À la mi-février, le Conseil constitutionnel du Sénégal a statué qu’une nouvelle élection devait avoir lieu dès que possible, et un groupe de dialogue national a proposé le 2 juin comme nouvelle date. Macky Sall a réaffirmé son engagement de ne pas se représenter et a déclaré qu’il quitterait ses fonctions le 2 avril, à la fin de son mandat. Les journalistes continuent à travailler en dépit du contexte de troubles persistants, mais la perspective d’arrestations se profile à l’horizon, parallèlement aux menaces de violence et de censure.
« Il y a cette anxiété constante que les journalistes ressentent au quotidien », a déclaré au CPJ Moustapha Diop, directeur de la chaîne Walf TV. Walf TV a vu son signal coupé pendant une semaine au début du mois de février ; en juin dernier, elle a été suspendue pendant un mois suite à sa couverture des manifestations. « On a l’impression qu’à chaque fois qu’il y a des tensions, les autorités ont un réflexe simple : Wal Fadjri [la maison mère de WalfTV] doit arrêter d’émettre », a déclaré Diop.
Les coupures d’Internet depuis le report des élections, qui sont désormais monnaie courante pour la presse locale, ont également entravé la pratique du journalisme. En 2023, Internet et les réseaux sociaux ont été coupés alors que les réseaux sociaux ont aussi été bloqués en 2021. Les coupures de 2023 ont poussé des groupes de la société civile à intenter une action en justice en janvier contre le gouvernement sénégalais devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les plaignants, dont fait partie Moussa Ngom, l’un des auteurs du présent article, ont affirmé que les coupures de 2023 violaient leur liberté d’expression et leur droit au travail.
« Les journalistes sénégalais travaillent dans la peur. Surtout ceux qui appartiennent aux groupes considérés comme étant « contre le pouvoir » », a déclaré au CPJ Ayoba Faye, un autre journaliste local et plaignant dans le procès des coupures d’Internet. « Le nouveau président doit avant tout mettre un terme à cette spirale. »
Le 6 février, les gendarmes du Secrétariat d’État à la Défense (SED) de Yaoundé ont convoqué Bidjang, directeur général du groupe de média privé L’Anecdote et présentateur de l’émission d’information de la chaîne de télévision Vision 4, au siège du secrétariat pour un interrogatoire. Il a ensuite été placé en garde à vue sur la base d’allégations de « rébellion » en lien avec une vidéo publiée sur TikTok puis supprimée, selon son avocat Charles Tchoungang et un responsable de L’Anecdote qui a demandé à garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Le 8 février, Bidjang a comparu devant un tribunal militaire de Yaoundé, où un juge l’a renvoyé devant le SED pour une « enquête plus approfondie ». Bidjang a comparu à nouveau devant le tribunal le mardi 13 février et a de nouveau été interrogé, selon une personne proche du dossier qui a demandé à garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.
« Les autorités camerounaises doivent immédiatement libérer Bruno Bidjang sans inculpation et abandonner leur enquête sur les allégations de ‘rébellion’ à son encontre », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ, depuis New York. « Les journalistes doivent être libres de commenter les questions d’intérêt public et de faire part de leurs critiques sans crainte de représailles. »
Tchoungang a déclaré au CPJ que les enquêteurs avaient interrogé Bidjang au sujet d’une vidéo TikTok qu’il avait publiée début février dans laquelle il parlait d’une personnalité locale, Hervé Bopda, qui a été arrêtée le 31 janvier après que des allégations selon lesquelles il aurait commis plusieurs viols et agressions sexuelles ont suscité l’indignation nationale.
Bidjang a évoqué dans la vidéo TikTok le tollé général qui a conduit à l’arrestation de Bopda et a déclaré qu’il y avait d’autres « choses plus importantes sur lesquelles le peuple camerounais ne se concentre pas », telles que « l’état des routes, l’accès à l’eau, à l’électricité et le détournement de fonds », selon le CPJ qui a visionné la vidéo.
En vertu du code pénal camerounais, la rébellion par celui qui « incite à résister à l’application des lois, règlements ou ordres légitimes de l’autorité publique » est punie d’une peine d’emprisonnement de trois mois à quatre ans.
Denis Omgba Bomba, directeur de l’observatoire des médias au ministère camerounais de la Communication, a déclaré au CPJ qu’il n’était pas au courant des faits concernant l’affaire, mais que L’Anecdote avait publié un communiqué qui « était clair » sur les allégations contre Bidjang.
Le communiqué publié le 7 février par la responsable de la communication de L’Anecdote, Christine Toulou Ndzana, indique que les propos de Bidjang portent « atteinte aux institutions républicaines » et qu’une enquête a été ouverte pour « dégager les responsabilités ».
Le même jour, dans un mémo diffusé par des sites d’information, L’Anecdote a interdit à ses salariés de faire « des analyses, des commentaires ou tout simplement de donner leur avis sur des sujets d’actualité sur leurs réseaux sociaux ».
Le fondateur et PDG de L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga, a été arrêté en février 2023 en lien avec la torture et le meurtre du journaliste camerounais Martinez Zogo, qui avait accusé Belinga de corruption. Belinga est toujours en détention provisoire à la prison de Kondengui, dans la capitale, Yaoundé. Bidjang, qui a également été arrêté l’année dernière en lien avec le meurtre de Zogo, a finalement été libéré dans l’attente de l’enquête, comme l’a rapporté le CPJ à l’époque. Bidjang a récemment été interrogé à nouveau sur le meurtre de Zogo, mais, selon son avocat, cela n’a aucun lien avec sa dernière arrestation.
Le 8 février, le ministre des Communications, René Sadi, a publié un communiqué de presse général affirmant que la liberté d’expression ne saurait être comprise comme le droit à des excès de toute nature, notamment « l’incitation à la sédition et même l’hostilité contre la patrie ».
Avec six journalistes emprisonnés au 1er décembre 2023, le Cameroun occupe le troisième rang des pays qui emprisonnement le plus de journalistes en Afrique subsaharienne dans le recensement carcéral annuel du CPJ. Un journaliste, Stanislas Désiré Tchoua, a été libéré le 28 décembre après avoir purgé une peine de prison pour diffamation et injure.
]]>« La police sénégalaise devrait s’efforcer de protéger la presse, au lieu d’attaquer et de lancer des gaz lacrymogènes sur les journalistes pour les empêcher de couvrir les manifestations politiques », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ, à New York. « L’arrestation et le passage à tabac de la journaliste Absa Hane sont une indication particulièrement alarmante des mesures que la police sénégalaise semble prête à prendre pour mettre fin à une couverture médiatique qui lui déplait. »
Alors que les forces de sécurité sénégalaises tentaient de réprimer les manifestations du 9 février contre le report de l’élection présidentielle au 15 décembre, le CPJ a documenté au moins six incidents dans la capitale, Dakar, au cours desquels au moins 20 journalistes ont été agressés physiquement, brièvement détenus, visés par des tirs de gaz lacrymogènes ou harcelés d’une quelque autre façon par la police :
Selon Amar, un autre policier l’a également frappé avec son poing et l’a insulté à plusieurs reprises en même temps, comme on peut le voir dans une vidéo enregistrée par un troisième journaliste. Les journalistes ont déclaré qu’ils étaient en train de quitter la zone, conformément aux instructions de la police, lorsque les policiers leur ont lancé des grenades lacrymogènes.
Un communiqué du groupe de média Leral a également décrit le policier prenant pour cible les journalistes avec des gaz lacrymogènes et a déclaré que le même officier avait également endommagé une caméra de l’un de leurs reporters en arrachant le câble de son microphone. La vidéo de PressAfrik montre le policier en train de lâcher le câble.
Le CPJ a également documenté des incidents impliquant cinq autres journalistes dans les jours précédents :
Lors d’un autre incident survenu le 9 février, des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes dans la cour des bureaux du groupe de média Wal Fadjri, à Dakar, alors que ses employés organisaient un sit-in pour exiger le rétablissement du signal de sa chaîne Walf TV, qui avait été coupé le 4 février, selon Ayoba Faye, journaliste du groupe de média et les médias. Walf TV a repris la diffusion de ses émissions le 11 février, après une réunion entre les dirigeants du groupe de média et le président, selon un communiqué du ministère de la Communication.
Le porte-parole de la police, Mouhamed Guèye, a déclaré au CPJ qu’il ne se trouvait pas à Dakar au moment des incidents, mais que des consultations seraient bientôt organisées avec les journalistes pour leur permettre, ainsi qu’aux officiers de police, de travailler « en harmonie ».
]]>« L’action intentée contre le Sénégal devant la Cour de justice de la CEDEAO est un effort important pour demander des comptes aux responsables de la coupure d’Internet en 2023 », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « La coupure d’Internet au Sénégal au début du mois de février 2024, à la suite du report de l’élection présidentielle, a mis en évidence la nécessité de continuer à agir pour mettre fin à cette censure brutale. Internet est essentiel pour que les journalistes puissent travailler librement et en toute sécurité, et pour que le public puisse accéder à l’information. »
Mardi, le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, a déclaré dans un communiqué que l’internet des données mobiles avait de nouveau été suspendu selon « certaines plages horaires » car il avait été utilisé pour diffuser des « messages haineux et subversifs » qui avaient provoqué de violentes manifestations. Une marche prévue mardi pour protester contre le report des élections a été repoussée après avoir été interdite au motif qu’elle risquait d’entraver la circulation, selon les médias.
Media Defence, une organisation de défense des droits de l’homme qui apporte un soutien juridique aux journalistes, et le Rule of Law Impact Lab de la faculté de droit de l’Université de Stanford ont saisi la Cour de justice de la CEDEAO le 31 janvier pour contester les coupures d’Internet par le gouvernement sénégalais dans le pays en juin, juillet et août 2023, selon un communiqué de presse publié mardi par ces organisations. Parmi les plaignants figurent le groupe de défense des droits de l’homme AfricTivistes, basé au Sénégal, et les journalistes locaux Ayoba Faye et Moussa Ngom. Ngom est également correspondant du CPJ pour l’Afrique francophone.
En juin, juillet et août 2023, le gouvernement sénégalais a interrompu l’accès à Internet et aux plateformes de réseaux sociaux suite à des manifestations déclenchées par l’arrestation et les poursuites engagées contre le chef de l’opposition Ousmane Sonko.
Le 3 février 2024, le président sénégalais Macky Sall a annoncé le report de l’élection présidentielle dans le pays, initialement prévue le 25 février. Au cours des deux jours suivants, sur fond de manifestations et de violations de la liberté de la presse, les autorités ont bloqué l’accès à l’internet mobile. L‘accès à l’internet des données mobiles a été temporairement rétabli le 7 février.
Des blocages similaires de l’accès aux plateformes de réseaux sociaux ont été signalés en 2021.
]]>New York, le 15 février 2024 — Plus des trois-quarts des 99 journalistes et professionnels des médias qui ont péri dans le monde en 2023 ont été tués dans la guerre entre Israël et Gaza, selon un rapport publié aujourd’hui par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le rapport du CPJ fait état du plus grand nombre de décès enregistrés par l’organisation depuis 2015 – signe manifeste du nombre sans précédent de journalistes et de professionnels des médias tués dans la guerre entre Israël et Gaza. La grande majorité d’entre eux (72) sont des journalistes palestiniens tués dans des attaques israéliennes contre Gaza. En revanche, en dehors de ce conflit, 22 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans 18 pays.
En décembre 2023, le CPJ a rapporté que plus de journalistes avaient été tués au cours des trois premiers mois de la guerre entre Israël et Gaza qu’au cours d’une année entière dans un seul pays auparavant.
« À Gaza, les journalistes sont les témoins sur les lignes de front », a déclaré la directrice générale du CPJ, Jodie Ginsberg. « Les pertes colossales subies par les journalistes palestiniens dans cette guerre auront des répercussions à long terme sur le journalisme, non seulement dans les territoires palestiniens, mais aussi dans la région et au-delà. Chaque journaliste tué est un coup supplémentaire porté à notre compréhension du monde. »
Le CPJ s’est dit préoccupé par la situation des membres de la presse qui semblent être pris pour cible par les forces de défense d’Israël et enquête pour savoir si une dizaine de journalistes tués dans la guerre entre Israël et Gaza ont été délibérément pris pour cible par des soldats israéliens. Comme le souligne le rapport du CPJ publié en mai 2023 et intitulé « Deadly Pattern », l’assassinat de journalistes en toute impunité par l’armée israélienne ne date pas d’hier, avec un bilan d’au moins 20 journalistes tués en 22 ans et personne pour répondre de leur mort.
Le CPJ a exigé des enquêtes rapides, transparentes et indépendantes sur tous les journalistes tués par l’IDF et a rappelé à plusieurs reprises aux belligérants que les journalistes sont des civils au regard du droit international, et que les prendre délibérément pour cible est un crime de guerre. Le CPJ a ajouté qu’Israël devait se conformer à la récente décision de la Cour internationale de Justice d’assurer la préservation des preuves, une fonction essentielle des journalistes, qui sont des témoins de première ligne dont le travail a déjà été considéré comme preuve devant les tribunaux.
Si l’on exclut les décès en Israël, à Gaza et au Liban, le nombre de journalistes tués a nettement baissé en 2023. Néanmoins, les données de 2023 du CPJ montrent que les journalistes sont toujours pris pour cible dans des pays comme les Philippines, le Mexique et la Somalie, qui sont, depuis des dizaines d’année, des pays mortels pour les journalistes. Même lorsque le nombre de journalistes tués baisse, les attaques non létales persistent et les journalistes continuent d’être emprisonnés en nombre record, ce qui constitue un indicateur clé de la situation de la liberté de la presse.
« Le nombre presque record de journalistes tués en 2023 indique clairement que nous devons travailler collectivement pour faire en sorte que les assassins de journalistes soient traduits en justice, qu’une culture de la sécurité prévale dans les salles de rédaction, et que le droit du public à être informé soit protégé contre ceux dont le pouvoir est menacé par l’œil attentif des journalistes », a déclaré Ginsberg.
La baisse du nombre de journalistes tués n’est pas nécessairement gage d’une plus grande sécurité. Au Mexique, bien que le nombre soit passé d‘un record de 13 en 2022 à deux en 2023, les journalistes continuent de faire l’objet d’attaques, de harcèlement, de menaces et d’enlèvements sur fond de corruption et de crime organisé dans l’un des pays les plus meurtriers au monde pour la presse. Cette situation est aggravée par les agences gouvernementales qui espionnent les reporters et les défenseurs des droits humains et le grand nombre de journalistes qui ont dû quitter leur domicile et abandonner leur profession en raison de la violence.
Entre 1992 et 2023, 94 des 96 journalistes tués aux Philippines l’ont été dans le cadre de leur travail, les journalistes de radio étant particulièrement vulnérables dans le pays.
Au Cameroun, le meurtre de deux journalistes, Martinez Zogo et Jean-Jacques Ola Bebe, s’est produit sur fond de bataille de succession pour le pouvoir entre des factions du gouvernement. La baisse du nombre de journalistes tués en Ukraine pendant la guerre, qui est passé de 13 décès liés à leur travail en 2022 à deux en 2023, est le résultat d’une amélioration de la formation et de la sensibilisation, et de la stabilisation des zones de combat.
Partout dans le monde, les mécanismes qui existent pour garantir la sécurité des journalistes échouent systématiquement à protéger la presse, et les assassins de journalistes échappent régulièrement à la justice car les enquêtes locales sont retardées, bâclées ou ne commencent tout simplement jamais.
À propos du Comité pour la protection des journalistes
Le CPJ est une organisation à but non lucratif indépendante qui œuvre pour la défense de la liberté de la presse dans le monde entier. Nous défendons le droit des journalistes à couvrir l’actualité en toute sécurité et sans crainte de représailles.
L’analyse du CPJ rend compte du nombre de journalistes tués en 2023. La base de données des journalistes tués en 2023 du CPJ comprend des rapports sur chaque individu et un examen des tendances qui se dégagent des données. Le CPJ tient un registre des journalistes tués depuis 1992.
Méthodologie : Le CPJ dispose d’informations détaillées sur les décès de journalistes depuis 1992. Les chercheurs du CPJ enquêtent et vérifient de manière indépendante les circonstances de chaque décès. Le CPJ considère qu’un décès lié au travail est « confirmé » uniquement lorsqu’il apparaît avec certitude qu’un(e) journaliste a été tué(e) en représailles directes à son travail ; dans des combats ou des échanges de tirs ; ou dans l’exercice d’une mission dangereuse. En savoir plus sur la méthodologie du CPJ.
Personne-ressource pour les médias : press@cpj.org
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